Si vous êtes un fervent supporter de Nintendo et de Zelda, il y a de fortes chances que vous ayez déjà commandé la Switch. Et en jouant au spectaculaire Breath of the Wild sur votre téléviseur ou sur l’écran 6,2 pouces de la console, vous vous direz qu’elle vaut bien son prix.
Mais pour tous les autres, la décision la plus sage concernant la Switch est d’attendre. Car, si Zelda Breath of the Wild est vraiment phénoménal, pour le reste la console est une coquille vide qui attend de se garnir d’un catalogue de titres digne de ce nom et de fonctions en ligne qui exploitent au mieux cette machine qui est indéniablement le pari le plus ambitieux et risqué de Nintendo.
La Switch est une console hybride qui peut s’utiliser sur un téléviseur ou en mode nomade. Les manettes Joy-Con en font un véritable Transformer : fixées de chaque côté de l’écran en mode tablette, détachées pour jouer en sans fil seul ou à deux ou alors avec l’écran inséré dans sa station d’accueil pour jouer sur un grand écran TV. L’idée est que l’on retrouve les mêmes sensations de jeu quelle que soit la configuration.
La Switch est incontestablement plus élégante et nettement supérieure qualitativement que la Wii U de 2012. Sa finition est cossue, elle inspire la robustesse et témoigne d’une importante évolution en termes de design. Le système d’exploitation est lui-même clair et réactif, ce qui là encore contraste nettement avec la Wii U.
La Switch remplit clairement son objectif d’être à la fois une console de salon et une console portable. Il y a quelque chose de jouissif à pouvoir emporter partout avec soi un jeu comme Zelda. Nous y avons joué dans le train et dans l’avion sans problème. L’autonomie n’est pas énorme mais nous avons pu la prolonger en mode mobile avec une batterie externe Tronsmart car Nintendo a eu la bonne idée d’adopter le port USB-C pour alimenter la console.
Le problème est que sorti de Zelda, il n’y a pas grand-chose d’autre à se mettre sous les pouces. 1-2 Switch n’est pas livré avec la console. Oubliez également les services de streaming Netflix et consorts qui sont encore aux abonnés absents.
Par ailleurs, Nintendo n’a pas encore indiqué comment et quand la Console Virtuelle et son trésor de grands classiques (Mario Bros, Metroid, Donkey Kong…) seraient disponible sur la Switch. On ignore aussi si tous les jeux en version numérique achetés sur la Console Virtuelle seront disponibles. Une chose est sûre, vous pouvez oublier vos jeux sur Wii, Wii U et 3DS.
Nous avons aussi quelques interrogations quant à la fiabilité de la Joy-Con gauche qui semble affectée par des problèmes de connexion et de performances. Nous n’avons pas subi ces problèmes avec autant de constance que certains confrères testeurs, mais ils sont apparus à plusieurs reprises.
Précisons qu’au moment de notre essai, nous n’avons pu jouer qu’à Zelda et 1-2 Switch. Aucune des fonctions en ligne n’étaient disponibles alors, y compris la plateforme multijoueur. Tout ce que nous avons pu faire est de nous connecter au Wi-Fi. Il faut donc prendre cet essai comme un premier coup d’œil qui sera complété dans les semaines et les mois à venir.
Ce que nous aimons de la Switch
-La polyvalence : le fait de pouvoir emmener cette console partout avec soi est vraiment plaisant. Le système hybride fonctionne sans accroc ;
-Le système d’exploitation : réactif, clair, il permet de reprendre un jeu en quelques secondes depuis le mode veille. Le démarrage complet est lui-même très rapide ;
-le multijoueur en local : bien que nous n’ayons pas pu le tester car aucun jeu pour le moment ne le prend en charge, le mode multijoueur de la Switch permet de connecter entre elles jusqu’à 8 tablettes ;
-Capture d’écran : un bouton situé sur la manette gauche permet de capturer tout ce qui s’affiche à l’écran. Cela marche très bien. Pour le moment, il n’y a pas d’option pour enregistrer une séquence vidéo ;
-Amiibos : les petites figurines adorables sont toujours utilisables avec la Switch.
Les problèmes de la Switch
-La ludothèque : sorti de Zelda c’est un peu le désert et cela devrait durer au moins jusqu’à la fin du premier semestre ;
-La Console Virtuelle et le mode de jeu en ligne sont aux abonnés absents pour le moment ;
-La Joy-Con gauche qui se désynchronise : il y a clairement un problème avec cette manette et nous l’avons constaté. Heureusement, un correctif logiciel devrait régler le souci ;
-La taille de l’écran : lorsqu’on l’utilise en mode nomade, l’écran de la console est bon. Mais c’est une autre histoire lorsqu’on l’installe sur une table pour jouer. Par exemple, l’affichage des textes dans Zelda est si petit qu’il est difficile de lire dès que l’on est à plus de 60 centimètres ;
-La béquille : le volet en plastique qui cache le lecteur microSD de la Switch fait aussi office de béquille. Mais il est assez fin et n’inspire pas confiance. On eut aimé qu’il y en ait une seconde de l’autre côté pour équilibrer ;
-Pas d’audio sans fil : si d’autres consoles permettent de connecter des systèmes audio sans fil, ce n’est pas le cas ici ;
-Le retour d’effet : Nintendo a peut-être un peu trop promis avec le système de retour d’effet haptique des Joy-Con. On ne comprend pas encore en quoi il est meilleur car pour le moment, il est plutôt moins intense que sur d’autres manettes. Peut-être cela changer-t-il… ;
-Lisibilité en plein soleil : bien sûr on peut emmener la console partout avec soi, mais l’écran est très difficile à lire à l’extérieur, surtout dès qu’il y a du soleil.
La configuration
L’écran 720p de la Switch mesure 6,2 pouces. Une fois connecté à la station d’accueil il peut diffuser en 1080p sur un téléviseur. La station d’accueil (ou dock) gère aussi le son surround 5.1. En mode nomade on passe sur de la stéréo via des écouteurs filaires ou les haut-parleurs intégrés. La partie graphique est assurée par une puce Nvidia Tegra spécialement conçue.
Coté connectique, on trouve 3 ports USB sur le côté gauche du dock et un autre caché derrière le panneau de connexion où se trouvent également une sortie HDMI et un port d’alimentation USB-C.
La Switch propose 32 Go de stockage interne, mais seulement 26 Go sont disponibles à l’usage. Si par exemple vous téléchargez Breath of the Wild, il vous prendra la moitié de l’espace libre. On peut augmenter le stockage jusqu’à 2 To via une carte microSD. Les cartouches de jeu sont toute petites, à peine plus épaisses mais plus étroites qu’une carte SD.
La tablette elle-même intègre un port USB-C par lequel on peut aussi la charger. On trouve aussi une prise casque aux côtés de l’emplacement pour les cartouches, des boutons de volume et d’alimentation.
Pour le lancement, 14 jeux sont disponibles (voir la liste sur le site de la Nintendo Switch)
Pour le moment, nous n’avons pu essayer que le nouveau Zelda Breath of the Wild (fantastique) et 1-2 Switch (pas génial). Ce dernier propose un éventail de mini jeux à deux personnes dont la grande majorité est sans intérêt. Le pire est qu’il n’est pas livré avec la console et vendu 50 euros.
Mais revenons à Zelda Breath of the Wild qui est vraiment incroyable. C’est une superbe évolution de la saga qui apporte tout ce que nous pouvions espérer. Mis à part quelques petits sauts d’image et ralentissements deci-delà, le jeu est superbe et étonnement détaillé. Il est aussi très difficile. La part de stratégie est bien plus importante que dans tous les autres Zelda. Le meilleur de tout est qu’il n’y a aucune différence perceptible dans la qualité visuelle que l’on soit en mode TV ou tablette.
Quelques titres phare sont attendus d’ici la fin de l’année :
Mario Kart 8 Deluxe (28 avril), Sonic Mania (printemps), Arms (printemps), Splatoon 2 (été), NBA 2K18 (septembre), The Elder Scrolls V: Skyrim (automne), Super Mario Odyssey (Noel), FIFA 18 (pas de date).
Nintendo a également accru son soutien aux jeux indépendant avec une soixantaine de titres programmés d’ici la fin de l’année : Yooka Laylee, Blaster Master Zero, Stardew Valley, Shakedown Hawaii, Overcooked: Special Edition, The Escapists 2, SteamWorld Dig 2.
On ne sait encore rien sur l’après 2017, mais l’E3 de juin devrait nous en dire plus. On peut raisonnablement penser que quelques jeux Wii U arriveront sur la Switch comme c’est le cas de Mario Kart 8. Nous misons sur une suite de Mario Maker ou une version « .5 » fin 2018 ainsi que sur un Metroid. Il faudra tout de même suivre comment les éditeurs tiers se comporteront sur la durée à l’égard de la Switch. Quoi qu’il en soit, il faut absolument que le catalogue des jeux Nintendo soit spectaculaire. Les jeux des éditeurs tiers sont très bien, mais la PS4 et la Xbox One occupent déjà ce créneau pour les joueurs d’Overwatch, Battlefield et consorts.
Les manettes et les accessoires
La Switch comprend donc deux manettes Joy-Con qui viennent se fixer à droite et à gauche de l’écran en mode nomade. On peut également les brancher à un Grip Joy-Con (livré d’origine) pour jouer sur un téléviseur ou lorsque l’on pose l’écran sur une table avec la béquille.
Pour charger les manettes, il faut qu’elles soient branchées sur l’écran lui-même fiché dans la station d’accueil ou alors il faut investir dans un chargeur vendu en option.
Les Joy-Con en mode Grip ou attachées à l’écran sont globalement confortables, mais nous avons tout rencontré quelques soucis d’ergonomie en jouant à Zelda. Les boutons gâchette droit et gauche ne sont pas très gros et il est parfois difficile de les manier avec précision. Nous avons aussi eu du mal avec le bouton B situé trop près du levier analogique.
Chaque Joy-Con est équipée d’un capteur de mouvement et d’un retour d’effet haptique. La Joy-Con droite possède également un capteur infrarouge.
En jouant à 1-2 Switch avec une autre personne, nous avons rapidement réalisé que celui possédait la manette droite était avantagé car nous étions deux droitiers. En effet, devoir jouer avec sa main non dominante n’est pas un avantage lors d’actions qui demandent des réflexes et de la dextérité. Au final, nous aurions aimé que les Joy-Con soient un peu plus grandes. Mais c’est un avis subjectif car nous avons nous-mêmes de grandes mains.
Heureusement, il y a l’option de la Switch Pro une « vraie » manette dont le design s’apparente à celui d’une manette pour PS4 ou Xbox One qui coute 70 dollars (tarif en euros pas encore disponible au moment de la publication de cet article). Dommage car c’est le meilleur moyen de jouer à Zelda. Cela dit, il n’y aucune garantie que la Switch Pro fonctionne avec tous les jeux. On regrette également qu’elle n’intègre pas de prise casque puisque la console n’est pas compatible avec les systèmes audio Bluetooth.Les Joy-Con peuvent aussi s’utiliser de façon indépendante. Elles sont vraiment petites et pas très confortables à tenir en main pour de longues sessions de jeu. Les housses de protection en caoutchouc leur ajoutent une épaisseur ce qui améliore quelque peu la prise en main. Mais elles sont très difficiles à retirer.
Il serait judicieux d’acquérir une housse de transport pour la Switch. Nintendo en propose une pour 20 dollars (tarif en euros pas encore disponible au moment de la publication de cet article), mais il y aura aussi le choix chez des fabricants tiers. La housse Nintendo est livrée avec un film de protection pour l’écran et elle peut faire office de béquille plus stable que celle intégrée à l’écran.
Le mode multijoueur et les améliorations à venir
Aucun lancement de console ne se passe sans encombre. Mais force est de constater que la Switch est encore loin du compte. L’absence de services et de fonctionnalités en ligne ainsi qu’un catalogue de jeux attrayant sont assez inquiétants. À tel point que cette console donne l’impression d’être encore en phase de test beta.
Nintendo a promis qu’il proposerait courant mars un essai gratuit de son service en ligne premium. On ignore encore quel sera le tarif de cette plateforme qui devrait proposer aux abonnés l’accès à un nouveau jeu rétro par mois.
Faut-il acheter une Switch dès maintenant ?
À moins que vous ne teniez absolument à posséder une nouveauté dès le jour de sa sortie, mieux vaut attendre avant d’acquérir une Switch. Si vous ne pouvez pas patienter pour jouer à Breath of the Wild, sachez que vous allez débourser 299 euros pour ne faire quasiment que cela. Les possesseurs d’une Wii U doivent aussi savoir que ce titre sera disponible pour le console au même moment.
Tout est possible quant à l’avenir de la Switch. L’acheter maintenant c’est faire un pari. Notre conseil : attendez de voir ce que vont proposer les services en ligne et suivez l’E3 dans moins de quatre mois pour en savoir plus sur la feuille de route des titres à venir.
D’ici à la sortie de Super Mario Odyssey (en principe fin d’année), nous en saurons davantage sur ce qu’il en est de cette nouvelle plateforme de Nintendo. Parce qu’entre aujourd’hui et ce moment-là, il n’y a pas beaucoup de signes qui rendent cette console incontournable.
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